Chant chilien et lutte populaire
28 September 2022
3 minutes
Quel morceau donne de la voix au pouvoir populaire au Chili depuis les années 1970 ?
♫ Tendez l’oreille… Des scientifiques partagent leurs morceaux préférés pour parler de leur sujet de recherche, leur métier, leurs goûts en musique ♫
La playlist de Franck Gaudichaud, enseignant-chercheur en histoire et civilisation hispano-américaine à l’Université Toulouse II - Jean Jaurès, au sein du laboratoire Framespa (France, Amérique, Espagne - Sociétés, pouvoirs et acteurs - UMR CNRS, Université Toulouse II - Jean Jaurès)
- Canción del Poder Popular - Inti Illimani - 1970
- Plus dure sera la chute - Bernard Lavilliers - 1976
- In a silent way - Miles Davis - 1969
- Festejo - Novalima - 2012
Playlist de chercheur·e·s est une série de podcasts. Une coproduction Exploreur (Hélène Pierre) - Campus FM (François Berchenko, Anna Tuyen Tran et Antoine Riou). D'après un format imaginé par l'Université de La Réunion. Réalisée dans le cadre de La Nuit européenne des chercheur·e·s.
Un peu de lecture après l'écoute...
Spécialiste de l’Amérique latine contemporaine (des années 1970 à nos jours), Franck Gaudichaud s’intéresse en particulier à la question des mouvements sociaux au Chili. Les mobilisations collectives, la démocratisation, les rapports entre État et société sont des questions au cœur d’importantes transformations des sociétés latino-américaines du temps présent.
En 2019, le Chili a connu un immense soulèvement populaire, conséquence de grandes inégalités qui ont entrainé un profond malaise social et une accumulation de mécontentements. Dans ce pays, parfois présenté comme « laboratoire » du néolibéralisme, ce mouvement a conduit à l’organisation d’un référendum sur un changement de constitution. Une Convention constitutionnelle a été instituée pour en assurer la rédaction, avec une forte présence des mouvements féministes et des peuples autochtones.
En 2021, lors des élections présidentielles, le candidat d’ultra-droite Juan Antonio Kast perd face au candidat de gauche, Gabriel Boric, figure du mouvement étudiant de 2011. Une sortie du modèle néolibéral instauré sous la dictature du général Pinochet semblait pourvoir s’amorcer.
Pourtant, le 4 septembre 2022, une très large majorité de Chiliens et Chiliennes (62 %) a rejeté, par référendum, le texte de la nouvelle constitution, très progressiste. La tension entre l’ordre ancien et la recherche de nouveaux horizons continue.
Les chants et luttes populaires résonnent à tous les niveaux.
