Dossier

ÉNERGIE : se renouveler

Scientifiques et citoyen·nes font preuve d’inventivité pour imaginer un nouveau mix énergétique décarboné combinant sobriété, efficacité et énergies renouvelables. On reste en veille sur les manières de se renouveler, en consommant sans modération ce dossier.

Édito

Scientifiques et citoyen·nes font preuve d'inventivité pour renouveler nos méthodes de production et habitudes de consommation énergétiques. Cette adaptation est de mise face aux fragilités de notre modèle (basé principalement sur l’utilisation d'énergies importées, limitées et carbonées fossiles - pétrole, gaz, charbon - et fissiles - nucléaire-).

Un nouveau mix énergétique décarboné combinant sobriété, efficacité et énergies renouvelables répondrait à de multiples enjeux environnementaux, climatiques, sociaux, économiques et géopolitiques au cœur du réacteur énergétique.

Si on a tendance à confondre énergie et électricité, rappelons que seulement 15% de nos besoins énergétiques concernent les usages spécifiques de l'électricité (éclairer, brancher, recharger...). Pour produire 1 unité d'électricité, il faut environ 3 unités de chaleur, alors convertir l'électricité en chaleur (en chauffant de l'eau dans une bouilloire) est dommage ! La chaleur représente 50% de nos besoins énergétiques (fours industriels ou ménagers par exemple), autant aller la chercher directement à la source. Les derniers 35% relèvent de nos besoins en mobilité (essentiellement remplis par les pompes à essence, ou à la force des mollets pour les cyclistes).

Imaginons alors des technologies adaptées et optimisées pour tous ces usages : un réseau de filières renouvelables (solaire, géothermie, biogaz, hydrogène...) incluant la recherche de nouveaux matériaux et l'optimisation de ceux qu'on utilise déjà. Le tout en prenant en compte le « cycle de vie » de chaque technologie - de leur production, utilisation, à leur fin de vie-. Aucune exploitation de ressource n'est neutre. Faisons donc des choix éclairés comprenant les coûts et faisabilités sociales, techniques, économiques et environnementales globales.

Pourra-t-on voir des usines métallurgiques solaires low-tech ? Une filière industrielle de gaz renouvelable à partir de déchets agricoles ? Une indépendance énergétique locale grâce aux ressources présentes en Occitanie ?

Au-delà des aspects technologiques (qui ne solutionneront pas tout), il est nécessaire de modifier nos comportements et représentations : questionner nos besoins, réduire nos consommations et aller vers une culture partagée de la sobriété, en valorisant un modèle énergétique et social à la fois sobre, accessible, pérenne, équitable et désirable (via la démocratisation des low-tech et transports en commun décarbonés par exemple...).

On reste donc en veille sur les manières de se renouveler, en consommant sans modération ce dossier.

 

Clara Mauler, rédactrice en cheffe, média Exploreur - Université de Toulouse