[Mondes sociaux] Des potagers sur les toits des villes ?

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Vivant・Santé

[Mondes sociaux] Des potagers sur les toits des villes ?

Potager_toits des villes

Ces dernières années, les villes sont soumises à de nouveaux défis. Elles doivent combattre les épisodes de canicule, les risques d’inondation et rechercher une autosuffisance alimentaire : c’est ce que l’on nomme la ville durable. Pour y parvenir, les municipalités prennent en considération les différents enjeux, qu’ils soient sociaux, économiques ou environnementaux et les intègrent dans leur urbanité. Dans ce contexte, les agricultures urbaines se développent et agissent sur la fabrication d’une ville jardinée, durable voire résiliente. Elles réactivent ainsi l’utopie d’une autosuffisance alimentaire en se saisissant des terres fertiles épargnées par l’artificialisation des sols ou en s’emparant de nouveaux espaces comme les sous-sols ou sur les toits.

Par Olivier Bories et Jean-Pascal Fontorbes, enseignants-chercheurs de l’École Nationale supérieure de formation de l’enseignement agricole (ENSFEA),Laboratoire Interdisciplinaire Solidarités, Sociétés, Territoires – Dynamiques Rurales.

En 2013 la Clinique Pasteur de Toulouse installe sur son toit le plus grand jardin potager suspendu français. 200 jardinières occupent ainsi une surface potagère de 500 m2 et recouvrent la toiture de cet établissement de santé. Ce jardin potager permet de récolter chaque année plus de 400 kilos de légumes et de fruits dont profitent les personnels et les patients. Mais la production n’est pas l’unique objectif de l’action potagère : les objectifs sont aussi sociaux, thérapeutiques, environnementaux et paysagers.

Le film-recherche Ascenseur pour le potager s’intéresse à ce jardin comme outil réel et symbolique du rapprochement géographique de la ville et de la campagne. Il traite aussi du rapprochement social et des interactions entre les personnes qui ont à voir et à faire avec ce jardin. Il propose ainsi un voyage géographique et social dans ce petit espace cultivé sur un toit, revenant sur les représentations individuelles et collectives de la campagne (et de la nature) mais aussi sur les plaisirs des contacts. Qu’il s’agisse de toucher la terre, de sentir des parfums, de goûter les fruits et les légumes cultivés soi-même, ce film propose de revivre sa propre campagne en ville en faisant une large place aux émotions.

Avec Ascenseur pour le potager nous rentrons véritablement à l’intérieur de l’expérience d’agriculture urbaine, avant de devenons partie prenante de l’expérience. Le film est filmé de façon « buissonnière » c’est à dire que les images et les sons sont prélevés et produits dans la déambulation, au fil des pratiques et des interventions des uns et des autres dans le jardin.

Visionner le film sur le magazine des sciences humaines et sociales « Mondes sociaux »

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