Mars ou la Lune seront-elles notre planète B ?

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Terre・Espace

Mars ou la Lune seront-elles notre planète B ?

Seul sur Mars Matt Damon

En 2025 - si tout va bien - des hommes - et une femme - poseront de nouveau le pied sur la Lune. Les séjours lunaires vont ensuite se multiplier. Puis, dans un avenir plus lointain et incertain, ce sera sur Mars que quelques astronautes iront laisser l’empreinte de leur semelle. Mais pourquoi ? Pourquoi réfléchissons-nous aujourd’hui aux moyens de vivre, ou plutôt de survivre, dans des lieux où l’on ne trouve ni arbre, ni oiseau ?

Au crible de la science est un podcast fait avec et pour les lycéen.ne.s pour faire bouger nos idées reçues.

 

« Je vais devoir en chier de la science ! » Certes, la formule n’est pas très classe. Mais tellement vraie ! « Vous faites le calcul… Vous résolvez un problème... et vous résolvez le suivant... et puis le suivant. Et si vous résolvez suffisamment de problèmes, vous rentrez à la maison. » Dans Seul sur Mars, l’astronaute Mark Watney - alias Matt Damon - se retrouve coincé… seul sur Mars. Il doit donc inventer des systèmes pour produire de l’eau ou faire pousser des patates… Car non, l’humain ne peut pas vivre sur Mars, ni même sur la Lune. Il peut éventuellement y survivre, en faisant caca de la science ET de l’ingénierie, en résolvant des problèmes tous plus ardus les uns que les autres.

Les défis à relever sont immenses : se protéger des radiations qui peuvent provoquer des cancers, produire de l’énergie, bâtir des endroits vivables… Et pour lesquels on cherche aujourd’hui des solutions. Les scientifiques s’intéressent notamment aux moyens d’utiliser les ressources, sur place, pour bâtir des abris, produire de l’air et du carburant, trouver de l’eau. Des chercheurs et chercheuses tentent par exemple d’utiliser la poussière lunaire (appelée régolithe) pour en faire des outils ou des isolants pour les habitats.

Mais pourquoi ? Avons-nous prévu de quitter la Terre et de s’installer ailleurs ? Non et non, quoiqu’en dise un certain milliardaire, amateur de grosses fusées, et qui aime à annoncer la colonisation de Mars… La Terre est la seule planète qui peut nous accueillir. Ce n’est en aucun cas un plan B. Fausse bonne idée Elon Musk ! Même si l'installation sur une autre planète était possible, elle serait plutôt déprimante, avec son absence de vie. On est loin de l’idée utopiste d'un nouveau départ plein d'opportunités pour tout recommencer dans la joie et la bonne humeur.

Alors pourquoi ? Car nous sommes des explorateurs et exploratrices, des bipèdes profondément curieux. Depuis toujours, l’être humain explore l’espace, que ce soit depuis la Terre avec des télescopes, ou en envoyant des satellites, des robots, des rovers.

Le programme lunaire Artemis a ainsi débuté, 50 ans après l’abandon des missions Apollo, pour poursuivre l’étude de notre satellite. Objectif Lune : amener un équipage sur le sol lunaire d'ici 2025. La Nasa et l’Esa (les agences spatiales américaine et européenne) espèrent par ailleurs ramener sur Terre des échantillons martiens, que collecte en ce moment même le rover Perseverance. De quoi en apprendre davantage sur la planète rouge. ­­­­­

Et pourquoi pas ramener Mark par la même occasion ?

Pour plus d’infos sur le sujet, on écoute l’épisode 4 de la saison 3 du podcast Au crible de la science avec deux scientifiques qui répondent aux questions des lycéen.ne.s.

 

Julien Granier est doctorant en chimie des matériaux à l’Université Toulouse III - Paul Sabatier, au sein de l’Institut Clément Ader (ICA - CNRS - IMT Mines Albi - INSA Toulouse - Isae Supaéro - Université Toulouse III - Paul Sabatier) et de l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP - CNRS - Université Toulouse III - Paul Sabatier - CNES - OMP). Sa thèse s’intitule Caractérisation et reformulation d’un simulant pour la fabrication additive lunaire et a pour objectif la mise au point d’un procédé de fabrication additive à partir de régolithe et d’impression 3D pour fabriquer des objets directement sur la Lune.

David Mimoun est enseignant-chercheur en astrophysique, planétologie et systèmes spatiaux à l’Isae Supaéro, au sein du laboratoire DEOS (Département d’électronique, d’optronique et de traitement du signal - Isae Supaéro). Ses travaux portent sur la conception d'instruments scientifiques pour l'exploration géophysique du système solaire. Il est co-investigateur de la mission InSight de la Nasa sur Mars.

 

Références conseillées par les invités :

  • Cosmos, Carl Sagan, 1980
  • For All Mankind, Ronald D. Moore, Matt Wolpert et Ben Nedivi, 2019
  • Mars la rouge, Kim Stanley Robinson, 1994

 

La série de podcasts Au crible de la science est une coproduction Exploreur - Université de Toulouse x Quai des Savoirs - Toulouse Métropole. Préparation : Clara Mauler et Charlène Rivière. Présentation : Claire Burgain et Laurent Chicoineau. Réalisation : Arnaud Maisonneuve. Technique : Thomas Gouazé. Remerciements aux lycéen.ne.s et équipes enseignantes des lycées Paul Mathou à Gourdan-Polignan et Las Cases à Lavaur, au ministère de la Culture, au rectorat de l’académie de Toulouse, à l’IRES, au CLEMI et à Campus FM.

 

 

Les podcasts Au crible de la science sont accompagnés d’un kit pédagogique à destination des enseignant·es et des lycéen·nes pour guider l’appropriation de la démarche scientifique et l’éducation aux médias et à l’information. 

Consulter le kit pédagogique de la saison 3.