Avis de grand froid en Antarctique, avec les météorologues Philippe Ricaud et Olivier Traullé
Les missions de recherche en Antarctique sont des aventures uniques au milieu d’une région inhospitalière. Mais ce territoire est essentiel pour de nombreuses recherches notamment en météorologie. Récit avec Olivier Traullé et Philippe Ricaud.
La série Paroles d’Exploreur donne la parole à des scientifiques pour présenter leurs travaux et leurs aventures, en laboratoire ou sur le terrain, illustrés par des documents audiovisuels inédits. Cette vidéo a été tournée dans le cadre de la programmation de la Nuit européenne des Chercheur·e·s 2021 d'Albi-Toulouse. Propos recueillis par Hélène Pierre et Cécile Sabathier. Production : Université fédérale Toulouse Midi-Pyrénées. Réalisation et montage : studio Hipolito. Tournage au Quai des savoirs, juin 2021.
Par Cécile Sabathier, Lucas Cousinet et Hélène Pierre, de l'équipe Exploreur.
Philippe Ricaud est chercheur CNRS, au sein du Centre national de recherches météorologiques – CNRM (CNRS, Météo-France). Olivier Traullé est ingénieur des travaux de la météorologie à Météo-France et responsable de la division Innovation, Études et Déploiement, Département de l’observation en altitude, Direction des systèmes d’observation.
Morceaux choisis
Pourquoi des missions météo en Antarctique ?
Philippe Ricaud : « Essentiellement, deux raisons. La première est scientifique : car au niveau de l’évolution du climat, on pense que l’impact sera visible aux hautes latitudes, dans l’hémisphère Nord en Arctique et dans l’hémisphère sud en Antarctique. La seconde raison est due à la logistique. La France a deux stations en Antarctique, une sur la côte qui s’appelle Dumont d’Urville et l’autre à l’intérieur des terres qui s’appelle Concordia ou Dôme C. Sur cette dernière, on peut faire différents types d’études […] de la glaciologie, regarder l’évolution des climats passés et bien sûr de la météorologie. »
Deux mois en Antarctique, c’est très long ?
Phillipe Ricaud : « Pour se rendre en Antarctique, cela prend déjà un temps incroyable. […] Finalement sur deux mois de mission, si on reste réellement un mois sur place, on est vraiment très content. »
Olivier Traullé : « On sait quand on part, on ne sait pas quand on arrive. C’est un dicton qu’on dit souvent en Antarctique ! Quand j’ai fait mon hivernage, j’ai mis 15 jours pour arriver sur base et puis, autant pour repartir. Par contre, pour la campagne d’été à Concordia, j’ai fait un temps record pour le retour : 36h de vol en continu avec six avions différents. »