[Mondes sociaux] Jean-Pierre Vernant (1914-2007), itinéraires et engagements
C’est en allant vers autrui que l’on devient pleinement soi-même, aimait à dire Jean-Pierre Vernant. Dans son dernier livre, La Traversée des frontières, il écrit : « Demeurer enclos dans son identité, c’est se perdre et cesser d’être. On se reconnaît, on se construit par le contact, l’échange avec l’autre. Entre les rives du même et de l’autre, l’homme est un pont ».
Par Pascal Payen, enseignant-chercheur à l'Université Toulouse - Jean Jaurès.
Son domaine d’étude privilégié, le monde grec ancien, a été, pour une part, le miroir où s’est construite et enrichie sa conception des relations entre soi-même et l’autre. Elle prend source également dans une tradition familiale et dans un cheminement personnel qui ont rencontré et affronté les épreuves du XXe siècle.
Elle a aussi « quelque chose à voir » avec ses engagements politiques, notamment dans la Résistance où il a joué un rôle majeur, d’autant qu’il estimait que chacune de ses entreprises était d’abord une aventure collective… et avec ses engagements scientifiques qui l’ont conduit à rejoindre les institutions académiques françaises les plus prestigieuses, dont le Collège de France. Enfin, ses travaux, en particulier sur les mythes, lui ont valu une reconnaissance nationale, puis internationale, qui s’est manifestée par l’obtention de plusieurs distinctions académiques (dont la médaille d’or du CNRS en 1984), l’attribution du titre de Docteur Honoris Causa de plusieurs universités (notamment celles d’Oxford et deChicago), ou encore l’élection à des académies étrangères.
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