Pollution de l’air en terre africaine Reportage en mission DACCIWA

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Terre・Espace

Pollution de l’air en terre africaine Reportage en mission DACCIWA

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Lancement nocturne d’un radiosondage réutilisable avec le ballon blanc pour la montée jusqu’à 1500 m de hauteur et le ballon rouge pour une redescente de la sonde en douceur (Savé, Bénin) © Sébastien Chastanet, OMP, Université Toulouse III - Paul Sabatier

L’homme pollue, ce n’est pas un scoop ! Quelles en sont les conséquences dans le Sud de l’Afrique de l’Ouest ? Comment prévenir les dommages de l’explosion démographique en cours dans cette région du monde ? La mission DACCIWA mesure et analyse la pollution provoquée par l’activité humaine.

Photographies de Sébastien Chastanet de l'Observatoire Midi-Pyrénées, Université Toulouse III - Paul Sabatier. Reportage réalisé au Bénin (Cotonou et Savé) et au Togo (Lomé), en juillet 2016.

 

Démographie explosive, urbanisation massive, déforestation anarchique : l'Afrique de l’ouest fait face à des changements majeurs, qui augurent un triplement de la pollution d’origine anthropique entre 2000 et 2030. Quel en sera l’impact sur la santé des populations et des écosystèmes, mais aussi sur la météorologie et le climat ? C’est à cette question que s’attache le programme européen DACCIWA (Dynamics-Aerosol-Chemistry-Cloud Interactions in West Africa), réunissant 16 partenaires dont 4 équipes du Laboratoire d'aérologie de l'Observatoire Midi-Pyrénées. 

La campagne majeure de mesures, aéroportées et au sol, qui s’est déroulée au début de l’été 2016, a livré ses premiers résultats et montre, de façon surprenante, qu'une grande partie de la pollution est d’origine organique, liée à la combustion permanente, à basse température du charbon de bois, des ordures et déchets agricoles dans les décharges à ciel ouvert des villes. Les particules produites réduisent alors la quantité de rayonnement solaire qui atteint le sol, modifiant l’évolution diurne de la température, du vent et des nuages, ainsi que la dynamique atmosphérique.

Les chercheurs poursuivent l'analyse des données récoltées durant la campagne, complétées par des observations satellite, avec pour objectif l’amélioration des modèles météorologiques, de climat et de qualité de l’air, qui viendront en appui des politiques environnementales pour un développement durable de la région, et des indications utiles sur les conséquences sanitaires de la pollution atmosphérique.

Voir les dernières nouvelles de DACCIWA publiées par le CNRS

Les 16 partenaires de 6 pays du programme DACCIWA : en Allemagne, le Karlsruher Institut für Technologie et l’Agence spatiale allemande (DLR) ; au Royaume-Uni le European Centre for Medium-Range Weather Forecasts, le Met Office, ainsi que les universités de Leeds, de York, de Reading et de Manchester ; en Suisse l’ETH-Zürich ; au Ghana, la Kwame Nkrumah University of Science and Technology Kumasi ; au Nigéria, l’Obafemi Awolowo University ; en France, le CNRS, l’Université Toulouse III – Paul Sabatier, l’Université Pierre et Marie Curie, l’Université Clermont-Ferrand II Blaise Pascal, l’Université Paris Diderot. De plus, l’Université Félix-Houphouët-Boigny à Abidjan et l’Université de Abomey-Calavi, à Cotonou sont également associées au programme.

 

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Récupération de la sonde après son lancement de nuit pour l’étude de la formation des nuages bas le long du golfe de Guinée. Les sondes sont ensuite recherchées par des équipes de jour, parfois dans des conditions difficiles © Sébastien Chastanet, OMP, Université Toulouse III – Paul Sabatier
 
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Drone ALADINA de l’iTUBS (The Innovationgesellschaft Technische Universität Braunschweig mbH) opéré sur la piste de l’aérodrome de Savè : activité suivie par de nombreux visiteurs © Sébastien Chastanet, OMP, Université Toulouse III – Paul Sabatier.
 
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Préparation du prochain vol du drone léger OVLITA par Marie Lothon, chercheuse CNRS et Patrice Médina, ingénieur au laboratoire d’aérologie (Observatoire Midi-Pyrénées, CNRS, Université Toulouse III – Paul Sabatier), pour la mesure des paramètres météorologiques et de la turbulence atmosphérique à Savé (Bénin) © Sébastien Chastanet, OMP, Université Toulouse III – Paul Sabatier
 
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Site de mesures de Savè instrumenté par le Karlsruhe Institut of Technology et l’Université Toulouse III - Paul Sabatier pour le projet DACCIWA. L'objectif du site de Savé au Bénin était de documenter la dynamique (turbulence et nuages) et la chimie de la couche limite. L'équipement installé comprenait un radar Ultra-haute fréquence, une tour d’instruments météorologiques et de capteurs chimique, et un drone léger pour la mesure de la température et de l'humidité de l'air. © Sébastien Chastanet, OMP, Université Toulouse III – Paul Sabatier
 
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Préparation du drone ALADINA de l’iTUBS pour la mesure des flux turbulents dans la sous-couche nuageuse à Savé (Bénin) – Prêt au décollage pour des mesures nocturnes © Sébastien Chastanet, OMP, Université Toulouse III – Paul Sabatier
 
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Portrait d'un jeune béninois sur l'aérodrome de Savé © Sébastien Chastanet, OMP, Université Toulouse III – Paul Sabatier
 
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Refroidissement de l’équipement instrumental et numérique de l’un des avions SAFIRE (Service des avions français instrumentés pour la recherche). SAFIRE regroupe les moyens humains, financiers et les trois avions de recherche du CNRS, de Météo-France et du CNES pour mettre en œuvre des campagnes expérimentales. © Sébastien Chastanet, OMP, Université Toulouse III – Paul Sabatier
 
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Scientifiques à bord de l'avion de recherche français ATR-42 opéré par SAFIRE © Sébastien Chastanet, OMP, Université Toulouse III – Paul Sabatier
 
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Survole du complexe portuaire de Lomé (Togo) par l'avion de recherche ATR-42 opéré par SAFIRE © Sébastien Chastanet, OMP, Université Toulouse III – Paul Sabatier
 
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Navigation importante et pollution associée des bateaux vues d’une plage de Lomé. © Sébastien Chastanet, OMP, Université Toulouse III – Paul Sabatier
 
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Vue sur le carrefour Dantokpa à Cotonou (Bénin) depuis le site de prélèvements DACCIWA. © Sébastien Chastanet, OMP, Université Toulouse III – Paul Sabatier
 
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Capteurs d’aérosols sur le site de prélèvements à Dantokpa à Cotonou (Bénin) © Sébastien Chastanet, OMP, Université Toulouse III – Paul Sabatier
 
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A Cotonou (Bénin), des chauffeurs de taxi-motos sont équipés de préleveurs d’aérosols afin d’estimer leur exposition à la pollution de l’air. © Sébastien Chastanet, OMP, Université Toulouse III – Paul Sabatier
 
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Cotonou, Benin : distribution des fiches d’enquête aux chauffeurs de taxi-motos équipés de préleveurs d’aérosols. © Sébastien Chastanet, OMP, Université Toulouse III – Paul Sabatier
 
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Entre deux expériences, changement de filtres du préleveur d’aérosols du site de prélèvements de Cotonou, Bénin. © Sébastien Chastanet, OMP, Université Toulouse III – Paul Sabatier
 
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Vendeuse de vêtements au marché de Danktopa, à Cotonou © Sébastien Chastanet, OMP, Université Toulouse III – Paul Sabatier

 

Référence bibliographique - publication du 24 septembre 2019 : « Anthropogenic VOC in Abidjan, southern West Africa: from source quantification to atmospheric impacts.» Pamela Dominutti, Sekou Keita, Julien Bahino, Aurélie Colomb, Cathy Liousse, Veronique Yoboué, Corinne Galy-Lacaux, Eleanor Morris, Laëtitia Bouvier, Stéphane Sauvage and Agnès Borbon. Atmospheric Chemistry and Physics. Le 24 septembre 2019