Pollution de l’air en terre africaine Reportage en mission DACCIWA
25 September 2019
2 minutes
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L’homme pollue, ce n’est pas un scoop ! Quelles en sont les conséquences dans le Sud de l’Afrique de l’Ouest ? Comment prévenir les dommages de l’explosion démographique en cours dans cette région du monde ? La mission DACCIWA mesure et analyse la pollution provoquée par l’activité humaine.
Photographies de Sébastien Chastanet de l'Observatoire Midi-Pyrénées, Université Toulouse III - Paul Sabatier. Reportage réalisé au Bénin (Cotonou et Savé) et au Togo (Lomé), en juillet 2016.
Démographie explosive, urbanisation massive, déforestation anarchique : l'Afrique de l’ouest fait face à des changements majeurs, qui augurent un triplement de la pollution d’origine anthropique entre 2000 et 2030. Quel en sera l’impact sur la santé des populations et des écosystèmes, mais aussi sur la météorologie et le climat ? C’est à cette question que s’attache le programme européen DACCIWA (Dynamics-Aerosol-Chemistry-Cloud Interactions in West Africa), réunissant 16 partenaires dont 4 équipes du Laboratoire d'aérologie de l'Observatoire Midi-Pyrénées.
La campagne majeure de mesures, aéroportées et au sol, qui s’est déroulée au début de l’été 2016,a livré ses premiers résultats et montre, de façon surprenante, qu'une grande partie de la pollution est d’origine organique, liée à la combustion permanente, à basse température du charbon de bois, des ordures et déchets agricoles dans les décharges à ciel ouvert des villes. Les particules produites réduisent alors la quantité de rayonnement solaire qui atteint le sol, modifiant l’évolution diurne de la température, du vent et des nuages, ainsi que la dynamique atmosphérique.
Les chercheurs poursuivent l'analyse des données récoltées durant la campagne, complétées par des observations satellite, avec pour objectif l’amélioration des modèles météorologiques, de climat et de qualité de l’air, qui viendront en appui des politiques environnementales pour un développement durable de la région, et des indications utiles sur les conséquences sanitaires de la pollution atmosphérique.
Les 16 partenaires de 6 pays du programme DACCIWA : en Allemagne, le Karlsruher Institut für Technologie et l’Agence spatiale allemande (DLR) ; au Royaume-Uni le European Centre for Medium-Range Weather Forecasts, le Met Office, ainsi que les universités de Leeds, de York, de Reading et de Manchester ; en Suisse l’ETH-Zürich ; au Ghana, la Kwame Nkrumah University of Science and Technology Kumasi ; au Nigéria, l’Obafemi Awolowo University ; en France, le CNRS, l’Université Toulouse III – Paul Sabatier, l’Université Pierre et Marie Curie, l’Université Clermont-Ferrand II Blaise Pascal, l’Université Paris Diderot. De plus, l’Université Félix-Houphouët-Boigny à Abidjan et l’Université de Abomey-Calavi, à Cotonou sont également associées au programme.
Référence bibliographique - publication du 24 septembre 2019 : « Anthropogenic VOC in Abidjan, southern West Africa: from source quantification to atmospheric impacts.» Pamela Dominutti, Sekou Keita, Julien Bahino, Aurélie Colomb, Cathy Liousse, Veronique Yoboué, Corinne Galy-Lacaux, Eleanor Morris, Laëtitia Bouvier, Stéphane Sauvage and Agnès Borbon. Atmospheric Chemistry and Physics. Le 24 septembre 2019