Les lymphocytes : chroniques d’une guerre immunitaire
Pour vous, ce n’est peut-être qu’un gros rhume, mais dans votre corps ce sont des milliards et des milliards de petits soldats, vos cellules immunitaires, qui s’activent sur le champ de bataille ! De la première ligne de front jusqu’aux commandos d’élite spécialisés, écoutez comment votre corps se défend (et comment les scientifiques toulousain·es étudient tout ça !).
Sonar, série de podcasts d’explorations scientifiques et sonores, vous embarque pour une aventure en immersion... Plongez dans ces récits où les sons se propagent et les sujets scientifiques deviennent des paysages.
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On ne dirait pas comme ça, mais le corps humain est une véritable forteresse, avec des milliards de cellules prêtes à nous défendre en cas d’intrusion. Parmi elles, on trouve les cellules dendritiques : ce sont elles qui sont en première ligne en cas d’intrusion. Cette première ligne de défense, c’est l’immunité innée.
Malheureusement l’adversaire est parfois trop fort… Il faut alors faire appel à des renforts, des cellules spécialisées : les lymphocytes. À ce stade on parle d’immunité adaptative.
Suivant l’unité spéciale à laquelle ils appartiennent nos lymphocytes ont des petits noms : T, K, B, etc... Les plus nombreux ce sont les lymphocytes T, formés dans le thymus (un petit organe situé entre le cœur et les poumons).
Lors d’une attaque, et quand les cellules dendritiques (la première ligne) commencent à être dépassées par l’assaut, celles-ci doivent appeler les lymphocytes T en renfort. Pour ce faire, elles dressent un portrait-robot de l’agresseur·se, en formant une grosse molécule appelée antigène. Elles accourent ensuite dans les ganglions (là où sont stationnés les lymphocytes T) pour leur présenter l’antigène.
Une fois qu’un lymphocyte T reconnait l’antigène, notre soldat, jusque-là simple recrue, va se transformer en véritable unité d’élite. Certains gènes du lymphocyte vont être activés, et lui permettre de se spécialiser, afin de faire face au mieux à la menace. Après tout, vous n’enverriez pas un dératiseur combattre un grizzly ?
Mais tout seul, notre lymphocyte n’a pas beaucoup de chances de l’emporter. Il se met alors à se multiplier dans les ganglions où il se trouve (c’est pour ça qu’ils gonflent quand on est malade), de sorte à créer un véritable petit commando capable d’anéantir la menace.
La bataille terminée, ce lymphocyte spécialisé ne prend pas tout de suite sa retraite, il va devenir une cellule mémoire. Tous ses souvenirs de combat, il va en effet pouvoir les transmettre aux futures générations de lymphocytes, de sorte à ce que la prochaine fois, la réponse immunitaire soit plus rapide.
À Toulouse, les scientifiques Olivier Joffre et Samira Ghazali cherchent à mieux comprendre le pourquoi et le comment de la spécialisation de nos cellules immunitaires, et étudient par exemple comment d’anciens virus, aujourd’hui bien intégrés, pourraient nous protéger de certains pathogènes actuels. Dans leur laboratoire d'immunologie, le cri de ralliement est clair : il faut sauver - enfin... étudier - le soldat lymphocyte !
Olivier Joffre est enseignant-chercheur en immunologie à l'Université Toulouse III - Paul Sabatier et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale - Inserm, au sein de l' (Inserm, Université Toulouse III - Paul Sabatier, CNRS).
Samira Ghazali est doctorante en immunologie à l'Université Toulouse III - Paul Sabatier et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale - Inserm, au sein de (Inserm, Université Toulouse III - Paul Sabatier, CNRS).
Sonar est une série et production Exploreur - Université de Toulouse (Gauthier Delplace, Clara Mauler et Hélène Pierre), co-conçu et réalisé par Les Voix de Traverse (Aurélien Caillaux et Lucie Combes). Visuel : Delphie Guillaumé. Réalisé dans le cadre de La Nuit européenne des chercheur·es. Ces recherches ont été financé·es par l'Agence Nationale de la Recherche (ANR, projet ImmuneTrans) et par la Fondation pour la Recherche Médicale (FRM, projet EQU202203014703). Cet épisode est réalisé et financé dans le cadre du projet Science Avec et Pour la Société "CONNECTS" porté par l'Université de Toulouse.