Dessine-moi l’intelligence artificielle (3/3)
IA : et la morale dans tout ça ? Avec le regard espiègle de Ström, retour en dessins des échanges de la table ronde « Intelligence artificielle : comment (bien) préparer notre avenir ? » de la Nuit européenne des chercheur.e.s de Toulouse.
Par Valérie Ravinet, journaliste et Ström, dessinateur.
L’IA, ce n’est ni bien, ni mal. C’est une composante extraordinaire de notre avenir commun, d’un niveau transformationnel comparable à celui engendré par l’électricité. Elle va ouvrir des possibilités inouïes dans tous les domaines. Vouloir freiner le sens de l’évolution serait contre-productif, en revanche, il s’agit d’être vigilant et de donner un espace à ceux qui nous enjoignent à l’être.
Dans le cadre de la réflexion autour du véhicule autonome, la question n’est pas : qu’est-ce qui est le mieux pour moi ? Mais plutôt : comment puis-je prendre en compte les intérêts des autres de manière optimale ? Où sont les limites de ce que je peux, ou ne peux pas faire, d’un point de vue moral ? Il s’agit d’expliquer de façon claire toutes les questions éthiques posées par cette voiture à laquelle on va donner des responsabilités jamais confiées à personne, des questions nouvelles jusqu’alors inimaginables.
Comme toutes les nouvelles technologies, l’IA bénéficiera au plus grand nombre à condition de la comprendre et de la maitriser. Cela signifie rester maitre de la machine et refuser de certifier des IA que l’on ne comprend pas.
Les participants de la table ronde « Intelligence artificielle : comment (bien) préparer notre avenir ? » de la Nuit européenne des chercheur.e.s (Toulouse, 27 septembre 2019) étaient :
- Louise Travé-Massuyès, chercheuse CNRS, spécialiste du diagnostic automatique au Laboratoire d'Analyse et d'Architecture des Systèmes (LAAS-CNRS),
- Jean-Michel Loubes, enseignant-chercheur à l’Université Toulouse III - Paul Sabatier, rattaché à l’Institut de Mathématiques de Toulouse, expert des problématiques de biais pour les algorithmes.
- Jean-François Bonnefon, docteur en psychologie cognitive, chercheur CNRS à Toulouse School of Economics, à l’origine d’une plateforme en ligne « Moral Machine » sur les véhicules autonomes.