Expédition du Caudan : plongeon scientifique dans les profondeurs marines
Coup de projecteur sur l’expédition maritime du Caudan. Le défi que relèvent quatre scientifiques de la fin du XIXe siècle : récolter des spécimens des grandes profondeurs et créer une collection de référence en province.
Par Marie Nonclercq, commissaire de l’exposition Lumière sur le Caudan, et Lucile Pinasa-Causse, assistante de conservation à l’Université Toulouse III – Paul Sabatier.
L’expédition du Caudan, c’est un plongeon dans les profondeurs du Golfe de Gascogne. A la fin du XIXe siècle, quatre scientifiques embarquent sur un navire de guerre, le Caudan, pour étudier de nouvelles espèces marines.
À cette époque, on assiste à un véritable renouveau des expéditions maritimes. Néanmoins, les spécimens restent rares et précieux, d’autant plus que les collections sont conservées dans de grandes institutions nationales. Cette contrainte limite les chercheurs de province qui, s’ils ne peuvent se déplacer, doivent se contenter de descriptions et de représentations figurées pour leurs études.
Ainsi, René Koehler, professeur de zoologie à la Faculté des sciences de Lyon, décide de s’affranchir de l’hégémonie parisienne en initiant, en 1895, la première expédition scientifique financée sans intervention de l’État, celle que l’on appellera l’expédition du Caudan.
« Mon but principal était de réunir pour le laboratoire de Zoologie de la Faculté des Sciences de Lyon, des types d’animaux des grandes profondeurs dont on ne trouve de collections, parmi les établissements scientifiques, qu’au Muséum d’histoire naturelle de Paris. »,
écrit René Koehler en 1896.
Après 15 jours d’exploration des fonds marins du Golfe de Gascogne, René Koehler et ses trois confrères, Louis Roule (Professeur de zoologie à l’institut agricole de la Faculté des Sciences de Toulouse), Julien Thoulet (Professeur de minéralogie et de géologie à Nancy), et Félix Le Dantec (préparateur à la Faculté des sciences de Paris), ont récolté 500 espèces dont 94 étaient inconnues jusqu’alors. Les résultats de cette expédition unique sont publiés l’année suivante. Si la grande majorité de cet ensemble est aujourd’hui encore conservé au sein de l’université Claude Bernard Lyon 1, l’université Toulouse III - Paul Sabatier possède également quelques spécimens issus de ces recherches. Cette dernière mènent en partenariat avec la Région Occitanie un travail d’inventaire et de documentation de ses collections patrimoniales.
Pour aller plus loin, découvrez le récit multimédia consacré à cette expédition, réalisé par le service Innovation de la Direction de la Culture et du Patrimoine de la Région Occitanie en collaboration avec l’université Toulouse III - Paul Sabatier.