La chimie se met au vert

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Sciences de la matière

La chimie se met au vert

chimiste et sablier vert

Un sablier plein de sable vert… Tic tac... Le climat s’emballe et les ressources s’épuisent. Il est grand temps que la chimie se mette au vert ! Le chimiste Dominique Agustin nous explique pourquoi et comment les procédés chimiques pourraient être plus respectueux de l'environnement.

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La Nuit européenne des Chercheur·e·s : No(s) futur(s)

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La série Les deux font la paire met en scène des couples insolites… Un.e scientifique et un objet du quotidien. Découvrez pourquoi ils se sont choisis...

 

Chimiste sablier vert

Zoom sur l’objet

Chimiste, Dominique Agustin a choisi un sablier contenant du sable vert...

  • Cet objet symbolise le temps qui passe : un temps qui est aujourd’hui limité pour agir face à l’urgence climatique, mais aussi le temps long de la recherche scientifique.
  • Le sable qui évolue dans un milieu fermé - où rien ne se perd - rappelle également la célèbre maxime « Rien ne se perd, rien ne se crée : tout se transforme » du chimiste Antoine Laurent de Lavoisier qui expliquait ainsi au XVIIIe siècle que la matière est toujours conservée.
  • Quant à la couleur verte, elle symbolise l’écologie, le respect de la planète, qui est en lien avec la « chimie verte », domaine d’étude de Dominique Agustin. 

 

chimiste et sablier vert

Zoom sur la science

La chimie verte, concept développé à la fin des années 1990 aux États-Unis, a pour objectif de réduire, voire d’éliminer de manière durable les nuisances que la chimie peut engendrer. Elle doit permettre aussi de sortir de la dépendance aux énergie fossiles, assurer une chimie plus fiable et efficace, tout en continuant à produire et innover.

Pour cela les chimistes s’intéressent beaucoup à une matière que l’on trouve facilement autour de nous : la biomasse, c’est-à-dire la matière végétale. Contrairement aux ressources fossiles, comme le pétrole, la ressource végétale a l’avantage d’être renouvelable (dans une certaine limite de temps et d’espace). C'est encore mieux si on utilise des déchets de biomasse issus de divers autres procédés, plutôt que de la matière végétale plantée uniquement dans ce but...

Des procédés chimiques permettent d’utiliser la biomasse pour créer de nouvelles molécules et de nouveaux matériaux. Dominique Agustin s’intéresse aux méthodes « vertes » qui visent à rendre ces procédés plus propres, employer moins de solvants polluants et toxiques, dans un objectif de développement durable et d’utilisation raisonnée des ressources.

 

  • La chimie verte, c'est la chimie des plantes ? Et bien non ! La chimie des plantes s'appelle la « phytochimie ». La chimie verte cherche quant à elle les méthodes les plus propres, les plus sûres et les moins énergivores pour faire des réactions chimiques et créer des produits en laboratoire, puis à échelle industrielle. Elle utilise notamment des déchets de matière végétale. Par exemple, on peut fabriquer de la vanilline, un arôme de vanille, par oxydation de lignine (un déchet de bois obtenu après son exploitation par l’industrie du papier).

 

 

Dominique Agustin est enseignant-chercheur en chimie verte à l’antenne de l’Université Toulouse III - Paul Sabatier à Castres, au sein du laboratoire de chimie de coordination (LCC - CNRS).

Les deux font la paire est une coproduction Exploreur (Hélène Pierre, Justine Mingot, Sofian Charaabi et Clara Mauler) - Campus FM (François Berchenko et Antoine Riou). Photos : Sébastien Chastanet, Observatoire Midi-Pyrénées. Réalisé dans le cadre de La Nuit européenne des chercheur·e·s.