Les caprices du cerveau se mettent en scène
Pourquoi notre cerveau nous joue des tours ? De manière scientifique et ludique, cette conférence-spectacle met en évidence le fonctionnement de notre cerveau en situation de stress. Comment notre attention est mobilisée à bon ou mauvais escient ? Le chercheur en neurosciences Frédéric Dehais et le magicien Jonathan Barragan offrent cette conférence-spectacle filmée à l’occasion de la Nuit européenne des Chercheur·e·s 2020.
Propos recueillis par Valérie Ravinet, journaliste et Hélène Pierre, de l'équipe Exploreur. Production : UFTMiP. Réalisation et montage : Editions 138. Tournée à La Cité de l'espace, novembre 2020.
Quels sont vos objectifs avec cette conférence-spectacle ?
Frédéric Dehais : J’ai une vraie inclination pour la vulgarisation scientifique ; je pense que montrer au public à quoi ressemble la recherche est indispensable, en particulier aujourd’hui. Nous devons faire un effort pédagogique et sortir de nos laboratoires pour expliquer nos travaux. À travers cette conférence-spectacle, nous montrons à quel point le cerveau est une machine à fabriquer de la réalité, c’est d’ailleurs pour cela que les fake news fonctionnent si bien ; on a tous tendance à interpréter notre propre monde. Ce spectacle a pour but de faire réfléchir les gens, leur offrir la possibilité de remettre en question leurs certitudes.
En coulisse : confidences d’une rencontre
Frédéric Dehais, Jonathan Barragan, comment vous êtes-vous rencontrés ?
Jonathan Barragan : Cela remonte à quelques années, durant une édition de la Semaine du cerveau. Les organisateurs m’ont contacté et proposé d’imaginer un duo avec Frédéric. Nous avons tous les deux accepté le défi !
Comment est née l’idée de cette conférence-spectacle ?
JB : Pour moi, la vraie magie se trouve dans le cerveau. Nous nous sommes très bien entendus et avons démarré un travail commun à l’hôpital. J’intervenais déjà dans un cycle de magicothérapie et Frédéric collabore aussi avec le CHU de Toulouse. Nous avons beaucoup partagé avec des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, à titre expérimental. Des discussions sont en cours pour pérenniser nos interventions à l’hôpital. Les protocoles hospitaliers sont complexes mais on en parle !
Qu’avez-vous appris l’un de l’autre ?
FD : Nous avons plein d’affinités, qui vont de l’amour de l’océan à la fascination pour la magie. À chaque fois que je suis invité à un événement scientifique, Jonathan n’hésite pas à me rejoindre, même s’il réside à l’autre bout de l’Espagne.
JB : J’ai appris l’élégance… non je plaisante ! Les recherches de Frédéric me passionnent, j’ai visité son laboratoire, j’ai testé le simulateur… j’ai tout appris de lui sur le cerveau !
Comptez-vous partir en tournée ?
FD : C’est un spectacle qui objectivement justifierait une tournée. Il peut toucher tout le monde, il a un côté amusant…mais pas seulement. Ce que fait Jonathan est éminemment scientifique, il est ma meilleure démonstration.
JB : Et Frédéric est ma meilleure explication ! Pour une tournée, il faudrait davantage travailler à créer un spectacle complet, mais le duo fonctionne déjà bien, non ?