L’invention d’une région. L’Occitanie à l’étude. [Mondes sociaux]
La fusion des régions françaises ne promettait pas d’être un long fleuve tranquille, mais semblait pouvoir se faire sans heurt. Cinq ans après : surprise ! Non seulement cette fusion nous dit des choses nouvelles (ou que nous ignorions en partie) sur ce que fusionner veut dire, mais encore nous apprend-elle où en est la régionalisation à la française.
Par Emmanuel Négrier, chercheur CNRS au Centre d’études politiques et sociales : environnement, santé, Territoires à Montpellier - CEPEL) et Vincent Simoulin, enseignant-chercheur à l'Université Toulouse - Jean Jaurès, au Centre d'étude et de recherche Travail, organisation, pouvoir (CERTOP).
Il y a quarante ans paraissait un livre manifeste intitulé Pour l’Occitanie. Il affirmait que l’Occitanie existait sur le plan identitaire et culturel mais que son existence économique, institutionnelle et sociale lui était refusée. Le portrait alors tracé ressemblait presque trait pour trait à la Catalogne actuelle : un territoire doté d’une langue propre, d’universités autonomes, de centres de décision économiques… Quatre décennies plus tard, alors que la décentralisation a été lancée en France quelques années à peine après la parution de cet ouvrage, et alors que, bien plus tard et à la surprise générale, une région portant le nom « Occitanie » est née en 2015, quel regard pouvons-nous porter sur cette institutionnalisation ?
Lire la suite de l'article sur le magazine des sciences humaines et sociales « Mondes sociaux »
Référence bibliographique
- Négrier E., Simoulin V. (Eds), 2021, La fusion des régions. Le laboratoire Occitanie, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble.