Jazz new-yorkais et flânerie parisienne
Le jazzman Duke Ellington et l’écrivain Jacques Réda flânent dans les rues parisiennes…
♫ Tendez l’oreille… Des scientifiques partagent leurs morceaux préférés pour parler de leur sujet de recherche, leur métier, leurs goûts en musique ♫
La playlist de Théo Soula, docteur en langue et littérature françaises de l’Université Toulouse II - Jean Jaurès, au sein du laboratoire PLH (Patrimoine, littérature, histoire - Université Toulouse II - Jean Jaurès) et enseignant agrégé
- Take the « A » train - Duke Ellington - 1952
- Paris Mai - Claude Nougaro - 1968
- Lè ma monte chwal mwen - Melissa Laveaux - 2018
- Brown eyed girl - Van Morrisson - 1967
Playlist de chercheur·e·s est une série de podcasts. Une coproduction Exploreur (Hélène Pierre) - Campus FM (François Berchenko, Anna Tuyen Tran et Antoine Riou). D'après un format imaginé par l'Université de La Réunion. Réalisée dans le cadre de La Nuit européenne des chercheur·e·s.
Un peu de lecture après l'écoute...
Le poète Jacques Réda, né en 1929, a fait de la flânerie urbaine un de ses modes de création littéraire. Théo Soula étudie la représentation de Paris dans son œuvre.
Des notes de jazz en tête, Jacques Réda arpente une banlieue parisienne en pleine mutation. Son œuvre couvre une période charnière de l’histoire urbaine au cours de laquelle le « Paris suburbain » connaît des réaménagements et des dynamiques géographiques qui en modifient le paysage en profondeur.
« Le flâneur explore les méandres d’une capitale parisienne lancée dans une course à la démesure et à laquelle il confronte sa propre grandeur », explique Théo Soula. « Le marcheur travaille à se mesurer à un ensemble qui le dépasse et dont les constructions les plus récentes semblent en avoir oublié l’humaine dimension. L’œuvre de Jacques Réda et celles des flâneurs contemporains auscultent les complexités de cette crise de l’échelle humaine dans la ville contemporaine, qui se poursuit au tournant du XXIe siècle. »
La déambulation de Jacques Réda est comparable sous certains aspects à une étude géographique. Sa poésie comporte une dimension réaliste. Une part de l'inspiration du poète provient d'une conception géographique de l'art d'écrire, plaçant la géographie au cœur de la démarche artistique.
À l’image d’un Paris qui se mue, l’arrivée du train « A » marquera les promenades des flâneurs new-yorkais des années 1930 et l’histoire du jazz.
La thèse de Théo Soula, intitulée Le Flâneur mégapolitain. Géographie littéraire de Paris dans l’œuvre de Jacques Réda, a été récompensée par le Prix de thèse 2019 de la Maison des Sciences de l'Homme et de la Société de Toulouse.