La recherche de l’art #7 : une photographe au laboratoire
19 juillet 2019
2 minutes
Amélie Blanc pénètre les portes de l’Institut de recherche en santé digestive (IRSD) situé sur le site de l’hôpital de Purpan à Toulouse. C’est une grande première pour cette artiste photographe !
Par Christine Ferran, de l'équipe Exploreur.
En février 2018, Amélie Blanc découvre l’environnement de travail des personnes qui œuvrent dans la recherche médicale, et remarque très vite que les scientifiques, pour vulgariser leurs travaux, utilisent leurs mains, et des images… C’est ce qui va retenir son attention. Elle a déjà une idée en tête : les humains ne seront pas au centre du projet. Elle décide de mettre en scène des boîtes de pétrie, des lames sur des paillasses, des objets classiques de recherche dans une lumière très soignée. Dans le travail d’Amélie, la lumière est traitée comme une actrice à part entière.
« Parfois Amélie posait son appareil et pouvait attendre des heures la bonne lumière naturelle, celle qui sublimera l’objet, celle qui créera l’ombre qui deviendra objet à son tour »,
explique une personne du laboratoire.
Amélie s’est installée à trois reprises et pendant plusieurs jours dans ce laboratoire. « Elle a perçu d’emblée une lumière bleue » explique Laurence Doumenc, secrétaire générale de l’IRSD. « Elle a capturé beaucoup d’images. Elle a beaucoup travaillé dans la salle des congélateurs, mais aussi l’ascenseur, la salle de réunion. Elle a pu s’attacher à des détails qui n’ont a priori pas d’importance pour nous, ou que l’on ne voit plus ! ».
« Je n’aurais sans doute pas eu d’autres occasions de rencontrer une artiste photographe. C’est une belle rencontre ! »,
remarque Gilles Dietrich, chercheur Inserm.
Ce qui relie les artistes et les scientifiques ? Une grande curiosité et beaucoup de créativité. En posant un regard nouveau, Amélie ouvre un nouveau champ d’exploration, une nouvelle façon de mettre en lumière, au sens propre comme au figuré, le travail des scientifiques.
Depuis 2011, un partenariat entre l’Inserm et l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles (ENSP) permet la rencontre de la recherche médicale et de la photographie. Des artistes récemment diplômés de l’ENSP sont accueillis chaque année en résidence photographique de 3 à 4 semaines dans les laboratoires de l’Inserm qui deviennent alors centre d’investigation photographique où l’art découvre la science et la fait apparaître autrement. Ces travaux sont présentés en parallèle des Rencontres d’Arles et donnent lieu à l’exposition La recherche de l’art et à une publication.
