5G et santé : ondes d’inquiétudes

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Vivant・Santé

5G et santé : ondes d’inquiétudes

5G ondes inquietudes

Que retiennent les lycéens de ce que qu’ils voient et entendent dans les médias ? Environnement, Santé, Intelligence Artificielle : le podcast "Au crible de la science" décrypte l’actualité vue par les lycéens, avec l’aide de trois scientifiques invités. Prêt à stimuler votre esprit critique ?

Les parents leur ont toujours dit d’éloigner leur téléphone portable la nuit pour éviter les ondes. À l’heure du développement de la 5G, les élèves de terminale du lycée Stéphane Hessel à Toulouse s’interrogent : que sait-on réellement des effets de l’exposition aux ondes électromagnétiques sur notre santé ? Les discours autour de cette nouvelle technologie alternent entre mises en garde et promesses. Trois spécialistes nous éclairent : le physicien et informaticien Pierre Combeau, la biologiste et philosophe Anne Perrin, et le chercheur en sciences de l’Information et de la communication : Christophe Alcantara.

 

Morceaux choisis

« Les ondes sont présentes partout dans notre environnement. Notre corps est exposé en permanence au rayonnement électromagnétique. Il y a les ondes produites naturellement (la lumière du soleil, le champ électromagnétique terrestre) et celles produites par l’activité humaine (lignes électriques, appareils électroménagers, antennes radios, les bornes Wifi, les téléphones et les antennes relais). »

« On ne monte pas vraiment en puissance avec le passage à la 5G. La principale révolution de cette technologie est la montée en fréquence, qui va permettre de construire des antennes dites intelligentes et de réduire la puissance, les niveaux d’émission. »

Pierre COMBEAU : Enseignant-chercheur de l’Université de Poitiers, en réseaux et systèmes de télécommunications, au Laboratoire X-LIM dans l’Equipe Réseaux et systemes de télécommunications de Poitiers. Spécialisé dans la modélisation des radiofréquences pour caractériser l’exposition des populations aux radiofréquences.

 

« Les objets communicants ont des niveaux d’exposition, des puissances, très faibles. Elles n’ont pas la capacité d’induire les effets connus des ondes, qui sont les effets thermiques, c’est-à-dire d’échauffement. Le four à micro-onde, qui chauffe, fait entre 700 et 1000 Watts, la borne Wifi est de l’ordre de 100 millièmes de Watts. »

« Dans les communications sans fil, le niveau d’exposition est règlementé à partir de l’état des connaissances scientifiques. Le seuil à ne pas dépasser est cinquante fois inférieur au seuil d’apparition des premiers effets avérés d’échauffement. »

« Les radiofréquences ont été classées par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) dans la catégorie cancérigène possible. Ça a fait couler beaucoup d’encre. En fait cela veut dire que l’on n’a pas démontré que c’était cancérigène, ni même que c’était probablement cancérigène, qui est la catégorie au-dessus. Encore au-dessus, il y a la catégorie cancérigène avéré. Dans cette dernière catégorie il y a par exemple l’amiante, le tabac, les poussières de bois… La catégorie non-cancérigène n’existe pas dans la classification du CIRC. Quand il n’y a pas de preuves c’est la catégorie cancérigène possible.»

« La pénétration des ondes électromagnétiques dans le corps dépend de la fréquence. Dans les radiofréquences, les fréquences basses auront une pénétration de quelques centimètres. Plus on monte en fréquence, plus la pénétration est superficielle. Ce qui fait qu’une onde sera plus ou moins dangereuse, ce n’est pas sa fréquence mais sa puissance. »

Anne PERRIN : Docteure en biologie et diplômée en philosophie (Master). Experte conseil indépendante « Science, risque et société ». Spécialiste des risques électromagnétiques. Anne Perrin a travaillé comme biologiste en recherche fondamentale à l’Inserm, puis pendant 20 ans en biophysique au Centre de recherche du service de santé des armées. Elle a contribué aux travaux d’expertise de l’ANSES sur les radiofréquences.

 

« Nous vivons dans une société où le risque doit être égal à zéro. Nous oublions que l’incertitude et le risque font partie de notre vie. Dans cet environnement, l’avènement d’une nouvelle technologie a toujours été accompagné d’une peur. »

« L’enjeu, c’est la Data, la donnée brute. La 5G va participer de manière exponentielle à démultiplier le stockage de données. Vous allez produire des traces numériques, visibles et invisibles. L’enjeu est de se dire : que va-t-on faire de cette Data ? Cela permet de produire une colonisation numérique, qui peut nous amener vers une société de surveillance, totalitaire. C’est ce qui se passe aujourd’hui en Chine. Il faut se poser la question du sens. »

Christophe ALCANTARA : Enseignant-chercheur de l’Université Toulouse 1 Capitole en Sciences de l’information et de la communication au laboratoire IDETCOM - Institut du droit de l'espace, des territoires, de la culture et de la communication. Spécialiste du numérique, de la e-réputation.

 

 

Références citées par les invités

 

  • La quadrature du Net : site militant associatif spécialisé dans la défense des droits fondamentaux sur Internet. Met en débat et analyse les enjeux politiques et juridiques du monde informatisé.

 

Autres sources citées pendant l’émission

  • L’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) centralise les recherches et est la source référence sur la santé humaine, la santé et le bien-être animal et la santé végétale.
  • Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)

 

Consulter le dossier pédagogique de la thématique Santé

 

au crible de la science
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Le podcast Au Crible de la Science est une coproduction Université fédérale Toulouse Midi-Pyrénées - Exploreur  et Quai des Savoirs.
Présentation : Sophie Chaulaic - journaliste.
Préparation : Catherine Thèves, chercheuse CNRS.
Réalisation : Arnaud Maisonneuve.
Technique : Vincent Navarro.
Production radiophonique conçue en partenariat avec le Ministère de la Culture, l'Académie de Toulouse et Campus FM.