Alternatives aux pesticides : un bel avenir, avec Marie-Hélène Robin

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Vivant・Santé

Alternatives aux pesticides : un bel avenir, avec Marie-Hélène Robin

MH Robin

« Bonjour Mme Robin. Votre défi · Les deux font la paire · si toutefois vous l’acceptez, sera de nous parler de vos travaux de recherche, de ce qui vous anime et vous passionne mais aussi de ce qui vous motive à communiquer auprès des publics… à travers un seul objet. Bonne chance Mme Robin. »

Par Hélène Pierre, de l’équipe Exploreur.

Le rendez-vous est donné dans les locaux de l’Université fédérale Toulouse Midi-Pyrénées pour un shooting photo et une courte interview radiophonique. Pour ce portrait original réalisé dans le cadre de l’événement La Nuit européenne des chercheur·es, l’équipe Exploreur a demandé à des chercheurs de différentes disciplines de venir avec un objet évoquant leur thématique de recherche. Une occasion de parler de leur métier, de leur quotidien en laboratoire ou sur le terrain mais aussi du plaisir à partager leurs connaissances avec le public.

Objet MH Robin
© 2019 - Sébastien Chastanet, OMP

 

Marie-Hélène Robin est enseignante-chercheuse à l’École d'Ingénieurs de Purpan et chercheuse associée au laboratoire Agir du centre INRAE Occitanie-Toulouse. Pour ce portrait original, elle a choisi d’apporter un petit objet bien étrange et qui suscite la curiosité. Il s’agit d’un diffuseur de confusion sexuelle. Ce simple petit bâtonnet rouge à l’allure très banale a un pouvoir étonnant : celui de libérer des phéromones sexuelles femelles. Mais quel rapport avec ses recherches ?

 

portrait MH Robin
© 2019 - Sébastien Chastanet, OMP

Marie-Hélène Robin travaille sur la protection des cultures et notamment les méthodes alternatives permettant de limiter l’usage des pesticides. Ce diffuseur est employé comme méthode de lutte contre un papillon ravageur présent dans les pommeraies. Cet objet répand des phéromones sexuelles femelles afin d’attirer les papillons mâles et favoriser l’accouplement. Installé en grande quantité dans les cultures, il dégage suffisamment de phéromones pour perturber les mâles et les empêcher de localiser les vraies femelles. En faisant ainsi obstacle à la reproduction, il protège de façon préventive les fruits des dégâts causés par les larves issues de la ponte.

Les cultures agricoles doivent pouvoir satisfaire les besoins alimentaires d’une population en croissance constante. Employer des méthodes de protection durables et inoffensives pour l’homme et l’environnement est un enjeu crucial. Les méthodes préventives - comme ce diffuseur de confusion sexuelle désormais largement utilisés par les agriculteurs - font partie des alternatives agronomiques sur lesquelles travaille Marie-Hélène Robin. Ces alternatives ne permettent pas d’éradiquer totalement les bio-agresseurs, comme le font les produits chimiques, mais plutôt de les limiter à un seuil acceptable en respect avec la nature.

Agir : laboratoire Agroécologie Innovations Territoires (INRAE et Toulouse INP – ENSAT)

 

 

> Écoutez l’interview de Marie-Hélène Robin. Réalisation : © Camille Berjonneau et Pierre Lemos (Université fédérale Toulouse Midi-Pyrénées, Campus FM Toulouse).