Avec ou sans sucre ? Enquête autour de la tuberculose avec Adrien Schahl
La série « Les 2 font la paire » met en scène des couples insolites… Un ou une scientifique et un objet. Découvrez pourquoi ils se sont choisis et ce qu’ils représentent l’un pour l’autre.
Par Hélène Pierre, de l’équipe Exploreur.
Pour ce portrait original, l’équipe Exploreur a demandé à des chercheurs de différentes disciplines de venir avec un objet évoquant leur thématique de recherche. Une occasion de parler de leurs travaux, de leur métier, des rencontres qui les ont marqués durant leur parcours et de ce qui les anime dans leur quotidien, en laboratoire ou sur le terrain.
Adrien Schahl est doctorant à l’Université Toulouse III - Paul Sabatier et mène ses recherches en biochimie au sein du Laboratoire de physique et chimie des nano-objets (LPCNO) et de l’Institut de pharmacologie et biologie structurale (IPBS). L’idée d’apporter une boîte à sucre pour nous parler de son sujet d’étude s’est vite imposée. Car aussi étrange soit-il, le sucre a bel et bien un rapport avec les recherches menées sur la tuberculose auquel s’intéresse Adrien Schahl.
La tuberculose touche plus de 10 millions de nouveaux malades et cause presque 1,5 million de décès chaque année dans le monde (rapport 2019 de l’Organisation mondiale de la santé). Cette maladie infectieuse est due à une bactérie nommée Mycobacterium tuberculosis ou bacille de Koch qui atteint le plus souvent les poumons mais peut aussi toucher d’autres organes.
Les molécules qui composent le sucre sont des molécules que l’on retrouve partout dans le vivant y compris chez les bactéries. Il se trouve qu’il en existe qui produisent leur propre analogue de « sucre ». Dans le cas de Mycobacterium tuberculosis, le sucre ainsi produit, en combinaison avec certaines molécules de gras elles aussi générées par cet agent pathogène, engendrent des effets extrêmement néfastes sur le système immunitaire humain.
L’étude de ces molécules « sucrées » et de leurs effets, à laquelle Adrien Schahl participe, présente un enjeu important dans le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques.
« Je souhaite que mes recherches soient utiles au plus grand nombre, c’est pour cela que je suis un chimiste qui travaille dans le domaine du vivant et de la santé »
LPCNO : Laboratoire de physique et chimie des nano-objets (CNRS, INSA, Université Toulouse III – Paul Sabatier, Inserm)
IPBS : Institut de Pharmacologie et Biologie Structurale (CNRS, Université Toulouse III – Paul Sabatier)
> Écoutez l’interview d'Adrien Schahl. Réalisation : © Catherine Thèves et Vincent Ducasse (Université fédérale Toulouse Midi-Pyrénées, Campus FM Toulouse).