« Pour les femmes et la science » : trois jeunes chercheuses toulousaines récompensées

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Vivant・Santé

« Pour les femmes et la science » : trois jeunes chercheuses toulousaines récompensées

portrait unesco loreal
© Fondation L'Oréal

Récompensées pour l'excellence scientifique de leur projet de recherche, les 35 Jeunes Talents de l’édition 2020 de la bourse L’Oréal - UNESCO « Pour les femmes et la science » sont doctorantes et post-doctorantes et se verront attribuer un montant de 15 000 à 20 000 euros. Trois d'entre elles travaillent au sein d'un laboratoire de l'université Toulouse III – Paul Sabatier.

Post-doctorante au Centre de recherches sur la cognition animale – Centre de biologie intégrative (CRCA-CBI – CNRS / UT3 Paul Sabatier), Laure-Anne Poissonnier travaille sur les insectes et leurs comportements.

portrait unesco poissonnier
© Fondation L'Oréal

Pourquoi vous être orientée vers la recherche ?

Je suis curieuse de nature et j'aime réfléchir et apprendre de nouvelles choses, la recherche est donc le parfait métier pour moi !
 

À quels projets allez-vous consacrer l’argent de la bourse qui vous a été attribuée ?

Je vais visiter des laboratoires pour établir des collaborations et des projets afin de trouver mon prochain contrat. Je vais aussi investir dans du matériel pour faire de la vulgarisation scientifique.

 

Découvrez son parcours, ses motivations et ses projets futurs dans l’interview complète

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Doctorante en co-tutelle entre le Centre de recherches sur la cognition animale – Centre de biologie intégrative (CRCA-CBI – CNRS / UT3 Paul Sabatier) et le Cognitive neuropathology group, à l’université Macquarie de Sydney en Australie, Coline Monchanin étudie l’impact des métaux lourds sur le comportement et la cognition des abeilles.

portrait monchanin
© Fondation L'Oréal

Quel est le sujet de vos recherches actuelles ?

Les insectes pollinisateurs, tels que les abeilles, jouent un rôle essentiel pour la biodiversité et l’humanité. Or, ils font face à de nombreux facteurs de stress environnementaux (pollution, changement climatique, malnutrition, parasites) pouvant nuire à leur survie et leur comportement. Les métaux lourds représentent un problème de santé publique et les connaissances concernant leurs effets sur les abeilles sont quasiment inexistantes.

L’objectif de mes travaux est de comprendre l’impact des métaux lourds sur le comportement et la cognition des abeilles en développant une approche intégrative allant de l’observation des colonies jusqu’au fonctionnement de leur cerveau. Grâce à mes résultats, j’espère faire un pas significatif vers une meilleure compréhension du déclin des pollinisateurs afin de l’enrayer.

À quels projets allez-vous consacrer l’argent de la bourse qui vous a été attribuée ?

Le programme Jeunes Talents représente pour moi une opportunité unique d’atteindre l’objectif de ma carrière : contribuer à des projets de recherche fondamentale et de conservation. Cette bourse va me permettre d’initier plusieurs projets de recherche en écologie corallienne suite à ma thèse. Les récifs coralliens, tout comme les pollinisateurs, fournissent de nombreux services vitaux pour l’humanité.

Découvrez son parcours, ses motivations et ses projets futurs dans l’interview complète

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Doctorante à l’Unité différenciation épithéliale et autoimmunité rhumatoïde (Udear – Inserm / UT3 Paul Sabatier), Nadine Sehran mène des recherches sur les liens entre le système nerveux et le système immunitaire dans le cadre de l'eczéma atopique.

portrait serhan
© Fondation L'Oréal

Pourquoi vous être orientée vers la recherche ?

On parle souvent des enfants curieux, des enfants qui s'intéressent à tout, et qui n'arrêtent pas de poser des questions pour comprendre tout ce qui se passe devant leurs yeux et savoir comment, pourquoi et dans quel(s) but(s). J'étais cette enfant.

Quel est le sujet de vos recherches actuelles ?

Nous avons pu montrer qu'un dialogue existe entre les cellules immunitaires de la peau (mastocytes) et les neurones sensoriels innervant la peau, dans le cadre de la dermatite atopique (DA). Cette maladie inflammatoire de la peau touche  plus de 20% d'enfants et 5% d'adultes et est caractérisée par un eczéma sévère et un prurit intense (sensation de grattage). Nous avons observé que les cellules immunitaires et les neurones sensoriels forment des unités neuro-immunes sensorielles, capables de détecter la présence d'allergènes responsables de la dermatite atopique, et donc de l'inflammation résultante. Nous pensons avoir mis le doigt sur un mécanisme qui constitue une nouvelle piste pour des traitements futurs.

Découvrez son parcours, ses motivations et ses projets futurs dans l’interview complète

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Quels conseils donneriez-vous à une jeune lycéenne / étudiante qui aimerait se lancer dans une carrière de chercheure mais n’ose pas ?

Je ne vais pas mentir : c'est un chemin difficile, mais c'est un métier formidable, donc si vous avez une passion pour la science, foncez !

Laure-Anne Poissonnier
 

Les femmes peuvent apporter un point de vue différent de celui des hommes. La science a besoin de diversité ; il faut que les jeunes femmes en prennent conscience et osent s'orienter vers ce type de carrière. Ce ne sera pas forcément toujours facile, mais c'est souvent pour le meilleur, tant ce métier est épanouissant.

Coline Monchanin

Finalement, le meilleur conseil que je pourrais lui donner, c’est de faire toujours son maximum et d'essayer de ne jamais lâcher prise ou abandonner ; d’être patiente. Il y aura des jours où tu auras des doutes sur ton choix, c’est normal ! Mais il faut faire en sorte de se relever et si tu penses que tu as tout donné, tu pourras toujours donner  plus ! Aime ce que tu fais, et tu verras que la science ne sera plus un boulot mais plutôt un mode de vie.

Nadine Sehran