Cerveau en banque d'images et de données, avec Federico Nemmi

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Vivant・Santé

Cerveau en banque d'images et de données, avec Federico Nemmi

cerveau exploreur
© Gerd Altmann, by Pixabay

Du mal avec les acronymes IRM ? TEP ? Que fait-on avec des images de notre cerveau en recherche médicale ? Federico Nemmi, post-doctorant Inserm dans le laboratoire Toulouse NeuroImaging Center nous parle de ses recherches sur les données d'imagerie cérébrale de personnes atteintes de maladies neurologiques et de témoins sains. Développer des analyses statistiques fines pour bien distinguer ces images. Tel est son objectif.

Par l'équipe Exploreur. Podcast réalisé par Ètienne Fouillade. Découvrir un chercheur par la radio : tel est le challenge de la chronique Cap sur les labos. À chaque podcast : un scientifique présente ses projets de recherche avec leurs lots d’enjeux, d’envies et d’espoirs. Cap sur les labos est diffusé sur Campus FM Toulouse, 94 MHz.

 

Dans le cadre de la 23ème édition de la semaine du cerveau, Cap sur les Labos explore le système cérébral au coté de Federico Nemmi, chercheur et neuroscientifique à l’INSERM. Il vous dévoile le sujet de ses recherches : la conception de nouvelles méthodes d’analyses de neuro-imagerie, afin de diagnostiquer les maladies neurodégénératives. Ces recherches sont un réel défi tant par la singularité de chaque cerveau que par sa connaissance incomplète.

 

ToNIC : Laboratoire Toulouse Neuro-Imaging Center - Inserm, Université Toulouse III - Paul Sabatier.

 

Morceaux choisis

« Mon travail consiste à réaliser deux sortes d’analyses d’imageries et de neuro-imageries, par IRM (imagerie par résonance magnétique) et par TEP (tomographie par émission de positions). J'utilise des photos de plusieurs cerveaux en 3 dimensions, qui me permettent d'effectuer des analyses dans le but de mieux comprendre l’activité du cerveau et de diagnostiquer les sujets sains et les sujets malades »

« Il y a beaucoup de maladies cérébrales où les signes pathologiques ne sont pas facilement observables au moment de la consultation, car les différences sont soit très subtiles ou soit elles consistent en des « patterns » sont particuliers. On collecte des images, on enrichit nos banques de données pour mieux comprendre les schémas de fonctionnement des cerveaux et ainsi affiner le repérage des sujets sains ou malades. »

« On a besoin de données car chaque cerveau est unique, nous avons besoin de beaucoup de données pour écarter la variabilité individuelle et de pouvoir dessiner ce qui est commun à l’ensemble des patients pour une pathologie donnée. »

« Il y a énormément de choses que l’on ne connait pas sur le cerveau. Les techniques dont je vous parle ont une résolution spatiale de l’ordre d’un peu moins d’1 millimètre. Ce petit millimètre est composé de centaines de milliers de neurones, et nous pouvons seulement voir que ces centaines de milliers de neurones en même temps, ce qui n’est pas suffisant pour comprendre complètement le cerveau. »

« Souvent, nous lisons dans les journaux, que les scientifiques ont trouvé l’aire de l’amour ou de la haine, mais c’est clairement une hyper simplification car aucune aire cérébrale ne travaille seule. Pour avoir la complexité de nos comportements, la communication interne de plusieurs régions dédiées à des tâches basiques est essentielle, afin d’arriver à acquérir des comportements plus complexes »

« C’est le gros défi de la recherche en neurosciences aujourd’hui, il faut avoir beaucoup de casquettes, nous devons comprendre les analyses d’imagerie, la physique derrière ces outils, les statistiques, et nous devons aussi être capable d’écrire des routines informatiques afin d’automatiser le plus possible. »